Produits laitiers pour enfants : Foodwatch dénonce le « marketing de la malbouffe » et appelle à une loi pour protéger les plus jeunes
Par Léo Martinet
Publié le

Sommaire
- 🍦 Des produits “pour enfants” loin d’être sains
- 🎯 Quand le marketing cible les enfants… et rassure les parents
- 🧫 Ultra-transformés : ce que cela signifie vraiment
- ⚠️ Des conséquences réelles sur la santé des enfants
- 🧩 La réponse des industriels
- 📣 Foodwatch réclame une loi contre le marketing de la malbouffe
- ✍️ Une pétition citoyenne déjà signée par plus de 67 000 personnes
- 🥛 Comment choisir des produits laitiers vraiment sains pour vos enfants ?
- 🧭 Moins de marketing, plus de transparence
Colorés, amusants, décorés de héros de dessins animés et de promesses de santé… les produits laitiers pour enfants séduisent autant les petits que leurs parents. Pourtant, selon une nouvelle enquête publiée le 6 octobre 2025 par Foodwatch, beaucoup d’entre eux sont trop gras, trop sucrés, trop salés et ultra-transformés. Derrière leur marketing “bienveillant”, ces aliments seraient loin de répondre aux besoins nutritionnels des enfants — et pourraient même nuire à leur santé.
🍦 Des produits “pour enfants” loin d’être sains
L’association Foodwatch, connue pour ses combats en faveur d’une alimentation plus transparente et plus saine, a passé au crible dix produits laitiers populaires destinés aux enfants. Le verdict est sans appel : ces produits cumulent les mauvais points nutritionnels tout en jouant sur des codes marketing trompeurs.
🧀 Les dix produits pointés du doigt
Voici la liste des références mises en cause :
Kiri Goûter
Mini Rolls Babybel
Petits Filous
Danonino
Gourdes de yaourt Carrefour
P’tite Danette
Nesquik Petit & Compagnie
Yaourt Smarties
P’tit Louis
Derrière leurs emballages colorés et leurs mascottes rigolotes se cachent souvent des produits ultra-transformés, riches en sucres ajoutés, en graisses saturées et en additifs.
🎯 Quand le marketing cible les enfants… et rassure les parents
Foodwatch dénonce un “marketing racoleur” qui joue sur deux tableaux : séduire les enfants tout en rassurant les parents. Les marques multiplient les arguments santé — “riche en calcium”, “source de vitamine D”, “sans colorant ni arôme artificiel” — tout en ajoutant des personnages familiers, des jeux à collectionner ou des mini bandes dessinées sur les emballages.
Mais ces promesses sont souvent trompeuses. Selon Audrey Morice, chargée de campagne pour Foodwatch :
“Ces produits donnent l’illusion d’être bons pour la santé, mais ils sont en réalité trop gras, trop sucrés et trop salés. Leur consommation régulière augmente le risque d’obésité, de diabète de type 2 et de maladies cardiovasculaires dès l’enfance.”
🧫 Ultra-transformés : ce que cela signifie vraiment
Les produits dits “ultra-transformés” ne se limitent pas aux plats préparés ou aux fast-foods. Dans le cas des produits laitiers, cela concerne :
les épaississants (amidon modifié, carraghénanes, gomme de caroube) ;
les arômes artificiels ou “naturels”, souvent issus de procédés chimiques ;
les émulsifiants et additifs destinés à améliorer texture et conservation.
👉 Exemple :
Les Petits Filous contiennent des arômes “naturels” à la place de véritables fruits.
Les Danonino renferment des épaississants comme l’amidon modifié.
Les Kiri Goûter présentent des polyphosphates, typiques de l’ultra-transformation.
Les P’tit Louis, avec leur coque ludique et leurs blagues d’emballage, sont aussi trop salés et trop gras.
Sur les dix produits analysés, neuf sont classés comme ultra-transformés par Foodwatch.
⚠️ Des conséquences réelles sur la santé des enfants
Ces aliments, bien que séduisants, participent à un déséquilibre alimentaire dès le plus jeune âge. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) rappelle que la surconsommation de produits riches en sucres, en graisses et en sel augmente les risques de :
Surpoids et obésité infantile ;
Diabète de type 2 (de plus en plus fréquent chez les jeunes) ;
Hypertension artérielle ;
Maladies cardiovasculaires à l’âge adulte ;
Et même, selon certaines études, de cancers liés à l’alimentation ultra-transformée.
D’après Santé publique France, un enfant sur six est déjà en situation de surpoids dans l’Hexagone.
🧩 La réponse des industriels
Face à la polémique, certains groupes ont réagi. Danone, notamment, assure que “la qualité nutritionnelle des produits demeure une priorité” et évoque des efforts concrets :
“Bien que le lait contienne naturellement du sucre, notre gamme Danonino a réduit ses sucres de plus de 30 % depuis les années 2000. Et la P’tite Danette bénéficiera d’une réduction supplémentaire de 37 % d’ici fin 2025.”
Des progrès notables, mais encore insuffisants pour Foodwatch, qui estime que le problème ne vient pas seulement du sucre, mais de l’ensemble de la composition ultra-transformée et du marketing trompeur.
📣 Foodwatch réclame une loi contre le marketing de la malbouffe
L’association ne se contente pas de pointer du doigt : elle demande une régulation stricte du marketing alimentaire destiné aux enfants.
Depuis des années, l’OMS et Santé publique France recommandent d’interdire la promotion de produits trop gras, trop sucrés ou trop salés auprès des enfants. Mais en France, aucune loi ne l’encadre réellement.
“Les industriels continuent d’utiliser des mascottes et des slogans santé pour vendre des produits déséquilibrés. Et les pouvoirs publics laissent faire, préférant s’en remettre à la bonne volonté des entreprises”, déplore Foodwatch.
Fin septembre, l’association, accompagnée de 116 autres organisations, a interpellé le gouvernement pour qu’il publie enfin la Stratégie nationale pour l’alimentation, la nutrition et le climat (SNANC). Cette stratégie devait inclure l’interdiction du marketing alimentaire ciblant les enfants, mais la mesure aurait été retirée sous la pression des lobbies publicitaires.
✍️ Une pétition citoyenne déjà signée par plus de 67 000 personnes
Pour mobiliser le grand public, Foodwatch a lancé une pétition “Stop au marketing de la malbouffe pour enfants”, qui a déjà réuni plus de 67 500 signatures.
L’objectif : obtenir une loi claire qui :
interdise la publicité alimentaire pour les produits non conformes aux critères de l’OMS,
encadre les emballages et visuels destinés aux enfants,
et oblige les industriels à plus de transparence nutritionnelle.
🥛 Comment choisir des produits laitiers vraiment sains pour vos enfants ?
En attendant une réglementation plus stricte, les parents peuvent déjà adopter quelques réflexes simples :
Lire les étiquettes : moins il y a d’ingrédients, mieux c’est.
Éviter les arômes et additifs : préférez les yaourts nature que vous sucrez ou parfumez vous-même.
Privilégier les produits locaux et simples : yaourts fermiers, fromages blancs, laitages bio.
Limiter les portions sucrées : les desserts laitiers aromatisés doivent rester occasionnels.
Éduquer les enfants : leur apprendre à reconnaître la vraie saveur du lait, des fruits et du fromage.
🧭 Moins de marketing, plus de transparence
Derrière leurs slogans rassurants et leurs emballages ludiques, les produits laitiers industriels destinés aux enfants cachent une réalité bien moins douce. Ultra-transformés, sucrés, gras et salés, ils entretiennent de mauvaises habitudes alimentaires dès le plus jeune âge.
Foodwatch tire la sonnette d’alarme : sans encadrement du marketing alimentaire, la santé des enfants continuera d’être sacrifiée au profit des ventes.
Et si la solution, finalement, était de revenir à la simplicité : un vrai yaourt nature, un fruit frais, et beaucoup moins de poudre aux yeux dans les rayons ?
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