Covid et grippe : faut-il se faire vacciner chaque année ?

À l’approche de l’hiver, la même question revient sur toutes les lèvres : dois-je me faire vacciner contre la grippe et le Covid chaque année ? Après plusieurs campagnes de vaccination et une crise sanitaire mondiale, il est légitime de se demander si ces rappels sont vraiment nécessaires pour tout le monde. Alors, simple précaution ou vrai besoin de santé publique ? Voici de quoi vous éclairer et vous aider à prendre une décision éclairée.

Pourquoi parle-t-on de vaccination annuelle ?

La grippe et le Covid-19 ont un point commun : ce sont des virus respiratoires qui évoluent. Le virus de la grippe mute chaque année. C’est pourquoi les autorités sanitaires adaptent chaque automne la composition du vaccin selon les souches les plus probables de circuler. Résultat : une nouvelle piqûre annuelle permet de stimuler notre immunité contre les versions les plus récentes du virus.

Pour le Covid-19, le principe est similaire. Le virus a déjà montré sa capacité à muter rapidement. Les vaccins, eux aussi, sont actualisés pour mieux cibler les variants en circulation. Comme pour la grippe, une dose de rappel annuelle peut permettre de maintenir un niveau de protection suffisant, notamment contre les formes graves.

Une protection qui diminue dans le temps

Même si vous avez déjà eu le Covid-19 ou que vous avez été vacciné plusieurs fois, votre protection ne reste pas constante. L’immunité acquise, qu’elle soit naturelle ou induite par un vaccin, diminue progressivement. Cela ne veut pas dire que vous n’avez plus aucune défense, mais votre capacité à éviter les complications ou à transmettre le virus peut être réduite. D’où l’intérêt des rappels réguliers.

C’est la même chose avec la grippe. Chaque hiver, même les personnes déjà exposées à la maladie dans le passé peuvent retomber malades. Le vaccin ne garantit pas une protection à 100 %, mais il réduit fortement les risques d’hospitalisation et de complications.

Est-ce que tout le monde doit se faire vacciner chaque année ?

Pas nécessairement. Si vous êtes jeune, en bonne santé, sans facteur de risque, la vaccination annuelle peut rester un choix personnel. En revanche, elle est fortement recommandée, voire indispensable, pour les personnes suivantes :

• Les seniors, à partir de 65 ans

• Les personnes atteintes de maladies chroniques (diabète, asthme, insuffisance cardiaque, etc.)

• Les femmes enceintes

• Les soignants et professionnels en contact avec des publics fragiles

• Les personnes immunodéprimées ou vivant avec une maladie affectant leur système immunitaire

Chez ces personnes, une simple grippe ou une infection au Covid peut entraîner des complications graves. Le vaccin devient alors une mesure de protection essentielle.

Et les enfants dans tout ça ?

Pour la grippe, la vaccination est recommandée à partir de 6 mois chez les enfants à risque. Pour les autres, cela reste optionnel, mais utile, notamment pour limiter la transmission à l’école et à la maison. Concernant le Covid-19, la stratégie vaccinale chez les enfants évolue encore, et dépend du contexte sanitaire. Il est préférable de suivre les recommandations nationales ou de demander conseil à un professionnel de santé.

Peut-on recevoir les deux vaccins en même temps ?

Oui, et c’est même recommandé. Cela simplifie le parcours vaccinal, évite de multiplier les rendez-vous, et ne diminue pas l’efficacité de l’un ou l’autre vaccin. Généralement, les deux injections sont faites sur deux bras différents, mais le même jour. Un bon moyen de se protéger rapidement et efficacement avant le pic hivernal.

Quels sont les effets secondaires à redouter ?

Comme pour toute vaccination, quelques effets indésirables peuvent survenir. Les plus fréquents sont bénins : douleur au point d’injection, fatigue, maux de tête, fièvre légère. Ces réactions sont le signe que votre système immunitaire est en train de réagir. Elles disparaissent en général en 24 à 48 heures.

Les effets secondaires graves sont rares, et les bénéfices de la vaccination — en particulier chez les personnes à risque — restent largement supérieurs aux inconvénients temporaires. Si vous avez des antécédents allergiques ou des doutes, parlez-en avec votre médecin avant toute injection.

Pourquoi certains hésitent-ils encore ?

La lassitude vaccinale est bien réelle. Après plusieurs campagnes, certains se sentent fatigués de devoir “encore” se faire vacciner. D’autres estiment que, n’ayant jamais été malades, ils peuvent continuer ainsi. Il y a aussi la peur des effets secondaires, ou tout simplement le manque d’informations claires.

Pourtant, se vacciner n’est pas un acte individuel isolé. C’est aussi une façon de protéger les autres : nos proches âgés, fragiles, les enfants trop jeunes pour être vaccinés. C’est un geste de solidarité, autant qu’un réflexe de prévention personnelle.

À quelle période faut-il se faire vacciner ?

L’idéal est de se faire vacciner à l’automne, entre octobre et décembre. Cela permet d’être protégé avant les premiers pics épidémiques, qui surviennent généralement entre décembre et février. Il est toutefois possible de se faire vacciner plus tard, même en janvier, si on ne l’a pas encore fait.

La vaccination chaque année : une habitude à prendre ?

Oui, pour beaucoup d’entre nous. La vaccination annuelle contre la grippe est déjà bien ancrée chez les personnes âgées. Avec le Covid-19, la tendance semble suivre le même chemin. Une injection annuelle, adaptée aux nouveaux variants, pourrait devenir la norme pour maintenir un bon niveau de protection, surtout chez les publics les plus vulnérables.

Ce n’est pas une contrainte mais un réflexe de santé. Un peu comme aller chez le dentiste, faire une prise de sang ou passer un contrôle technique : ce sont des gestes simples, mais qui évitent bien des ennuis.

Se faire vacciner chaque année contre la grippe et le Covid n’est pas une obligation pour tous, mais c’est un choix judicieux pour beaucoup. Cela protège votre santé, celle de vos proches, et contribue à limiter les effets des épidémies hivernales. Un petit geste, une grande protection. Pourquoi ne pas en faire une habitude à chaque rentrée d’automne ? Une piqûre aujourd’hui, c’est peut-être une hospitalisation évitée demain.