Comment détecter la dépression saisonnière chez les enfants ?
Par Catherine Duchamps
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Quand les feuilles tombent et que les jours raccourcissent, on ressent tous un petit coup de mou. Moins de lumière, moins d’énergie, plus de fatigue… Et si cela concerne souvent les adultes, les enfants aussi peuvent être touchés. Pourtant, on y pense rarement. On croit que les enfants sont “épargnés”, qu’ils “n’ont pas de raisons” d’être tristes. Et pourtant, certains signes ne trompent pas. Alors, comment reconnaître la dépression saisonnière chez un enfant ? Quels sont les symptômes à observer, les attitudes à adopter, et les gestes à poser pour l’aider à traverser cette période ? Voici un guide complet pour mieux comprendre et agir.
Qu’est-ce que la dépression saisonnière ?
La dépression saisonnière (ou trouble affectif saisonnier) est une forme de dépression liée au manque de lumière naturelle, surtout en automne et en hiver. Elle touche principalement les zones tempérées, où les journées deviennent très courtes. La baisse de luminosité perturbe la production de certaines hormones (comme la mélatonine et la sérotonine), essentielles pour réguler l’humeur, le sommeil et l’énergie.
Chez l’enfant, ce trouble est moins souvent diagnostiqué que chez l’adulte, car il se manifeste parfois de façon différente : comportement, sommeil, alimentation, motivation… tout peut être impacté.
Quels sont les signes chez les enfants ?
Tous les enfants ne réagissent pas de la même manière, mais certains signaux doivent vous alerter, surtout s’ils apparaissent brutalement en automne ou début d’hiver :
1. Une fatigue inhabituelle
L’enfant dort beaucoup mais reste fatigué.
Il traîne le matin, est lent, a du mal à se lever.
Il baille souvent, même après une bonne nuit de sommeil.
2. Une baisse d’énergie ou de motivation
Moins d’envie de jouer, d’aller à l’école, de faire des activités qu’il aimait.
Il semble “éteint”, “blasé”, ou en retrait.
Il dit souvent “j’ai la flemme”, “je ne sais pas quoi faire”.
3. Des troubles de l’humeur
Plus irritable, plus sensible, colères plus fréquentes.
Tendance à pleurer facilement, pour des choses anodines.
Il peut se montrer plus pessimiste ou avoir des pensées négatives.
4. Des changements dans l’appétit
Envie de manger plus, surtout des aliments sucrés ou gras.
Ou, à l’inverse, perte d’appétit.
5. Une tendance à l’isolement
Moins envie de voir ses amis, de parler.
Il passe plus de temps seul dans sa chambre, sans raison apparente.
Il évite les activités sociales ou scolaires.
Quelle différence avec une simple “période de fatigue” ?
Tous les enfants ont des jours “sans”. Ce qui doit vous alerter, c’est la durée (plusieurs semaines), l’intensité des symptômes, et surtout l’impact sur sa vie quotidienne. Si l’enfant ne retrouve pas d’énergie malgré le repos, s’il ne rit plus, ne joue plus, s’il se plaint souvent sans raison claire… il est temps d’agir.
Faites aussi attention aux changements de comportement qui coïncident avec la baisse de la lumière : la dépression saisonnière apparaît souvent entre octobre et février, puis s’atténue naturellement au retour du printemps.
Que faire si vous suspectez une dépression saisonnière ?
Pas de panique. Le plus important, c’est d’être à l’écoute et de ne pas minimiser ce que ressent l’enfant. Voici les étapes clés :
1. Parlez avec lui
Posez des questions ouvertes :
“Tu te sens comment en ce moment ?”
“Qu’est-ce que tu as envie (ou pas envie) de faire ?”
“Est-ce qu’il y a quelque chose qui te rend triste ou fatigué ?”
Évitez les jugements. Laissez-le exprimer ses émotions, même s’il ne trouve pas les mots justes.
2. Rétablissez des repères
Maintenez un rythme régulier : lever, repas, coucher, activité.
Encouragez les sorties quotidiennes, même courtes, à la lumière naturelle.
Favorisez les activités qu’il aime et valorisez les petits plaisirs.
3. Favorisez la lumière
Faites-lui passer du temps dehors (même par temps gris).
Ouvrez les rideaux au maximum dès le matin.
Installez un coin lecture ou jeu proche d’une fenêtre bien exposée.
En cas de besoin, pensez à la luminothérapie (à discuter avec un professionnel).
4. Apportez du soutien affectif
Montrez-lui que ses émotions sont entendues et normales.
Valorisez ses efforts, aussi petits soient-ils.
Soyez patient : il ne s’agit pas de le “secouer”, mais de l’accompagner.
Quand faut-il consulter ?
Si les symptômes durent plus de deux à trois semaines, ou s’aggravent (troubles du sommeil marqués, repli profond, baisse des résultats scolaires, perte de plaisir), il est important de consulter :
Votre médecin traitant ou pédiatre, pour un premier avis.
Un psychologue ou pédopsychiatre, si un suivi plus approfondi est nécessaire.
Parfois, quelques séances de thérapie, un soutien psychologique léger ou un ajustement du quotidien suffisent pour que l’enfant retrouve son équilibre.
La dépression saisonnière n’est pas réservée aux adultes. Les enfants aussi peuvent souffrir du manque de lumière, de fatigue chronique, de baisse d’énergie ou de moral, sans savoir comment l’exprimer. En tant que parent, l’essentiel est de rester attentif, bienveillant, et réactif. Avec un peu de lumière, de chaleur humaine, de compréhension et parfois un accompagnement extérieur, on peut aider son enfant à retrouver l’élan vital qui lui manque.
Et si on profitait de l’automne pour inventer de nouvelles routines douces : une balade après l’école, une séance de coloriage en lumière naturelle, un goûter chaleureux sous un plaid… Parce qu’il suffit parfois de peu pour réveiller l’énergie et la joie qui sommeillent derrière les nuages.
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