Les traitements hormonaux de la ménopause font-ils grossir ?

Bouffées de chaleur, troubles du sommeil, sécheresse intime, irritabilité, douleurs articulaires… La ménopause s’accompagne souvent d’un cortège de symptômes qui peuvent affecter le quotidien. Pour y remédier, de nombreuses femmes se voient proposer un traitement hormonal substitutif (THS). Mais une question revient régulièrement : ces traitements font-ils grossir ? Entre idées reçues et réalité scientifique, faisons le point sur ce lien entre hormones et poids à la ménopause.

Ménopause et prise de poids : que se passe-t-il dans le corps ?

Avec la ménopause, les ovaires cessent progressivement leur production d’œstrogènes et de progestérone. Ce bouleversement hormonal entraîne :

• Une diminution du métabolisme de base

• Une redistribution des graisses (moins sur les hanches, plus sur le ventre)

• Une perte progressive de masse musculaire

• Des troubles du sommeil et une augmentation du stress

• Une possible augmentation de l’appétit et une baisse de l’activité physique

Tous ces facteurs peuvent favoriser une prise de poids lente et insidieuse, généralement de 2 à 4 kilos sur plusieurs années. Mais attention : ce n’est pas le traitement hormonal en soi qui en est responsable, c’est la ménopause elle-même.

Que fait un traitement hormonal substitutif (THS) ?

Le THS consiste à réintroduire des hormones (œstrogènes, parfois associés à la progestérone) pour compenser le déficit lié à la ménopause. Il est prescrit dans les cas où les symptômes sont gênants et impactent la qualité de vie.

Ses objectifs :

• Soulager les bouffées de chaleur et sueurs nocturnes

• Améliorer la qualité du sommeil

• Préserver la densité osseuse

• Réduire les troubles de l’humeur

• Protéger les muqueuses génitales et la peau

Il existe plusieurs formes : patchs, comprimés, gels, ovules vaginaux, etc.

Les traitements hormonaux font-ils grossir ?

La réponse des experts : non, pas directement.

Aucune étude n’a démontré que le THS provoque une prise de poids en lui-même. En revanche :

• Certaines femmes observent des ballonnements ou une rétention d’eau légère, en début de traitement

• Les hormones peuvent parfois stimuler temporairement l’appétit ou entraîner une prise de poids modérée liée à la rétention hydrique

• Mais ces effets sont transitoires, et s’estompent après quelques semaines

En réalité, plusieurs études suggèrent que les femmes sous traitement hormonal prennent parfois moins de poids que celles qui ne sont pas traitées, car elles conservent une meilleure tonicité musculaire et un sommeil de meilleure qualité.

Pourquoi cette idée reçue persiste-t-elle ?

Le mythe vient souvent de coïncidences chronologiques : une femme commence un traitement au moment où son corps change déjà (ralentissement du métabolisme, fatigue, grignotages, baisse de la masse maigre). Il est alors facile d’attribuer la prise de poids au traitement.

Mais en réalité, c’est souvent le mode de vie qui évolue, et non les hormones prescrites qui modifient la silhouette.

Comment limiter la prise de poids à la ménopause (avec ou sans THS) ?

Voici quelques conseils pour stabiliser son poids et préserver sa vitalité à cette étape de vie :

1. Bouger régulièrement

• Privilégiez les activités qui maintiennent la masse musculaire : marche rapide, renforcement doux, pilates, natation

• Visez au moins 30 minutes par jour, même fractionnées

2. Adopter une alimentation équilibrée

• Moins de sucres rapides, plus de fibres et de protéines

• Miser sur les légumes, les légumineuses, les bons gras (huile d’olive, noix)

• Limiter les produits ultra-transformés et les plats industriels

• Manger en pleine conscience et ajuster les portions à sa faim réelle

3. Gérer le stress et bien dormir

• Le cortisol, hormone du stress, favorise le stockage abdominal

• Un bon sommeil aide à réguler l’appétit et l’énergie

• Essayez la méditation, le yoga, la respiration profonde

4. Surveiller sa masse musculaire

• Après 50 ans, on perd naturellement du muscle. Or, c’est le muscle qui fait brûler des calories, même au repos

• Une alimentation riche en protéines et une activité physique adaptée aident à maintenir cette précieuse masse maigre

Le mot de la diététicienne

Non, les traitements hormonaux de la ménopause ne sont pas vos ennemis sur la balance. Ils peuvent même vous aider à mieux dormir, à bouger plus, et à retrouver une qualité de vie propice à une silhouette stable. L’essentiel est d’accompagner ce traitement — ou votre transition naturelle — avec une hygiène de vie adaptée à cette nouvelle période de votre vie.

Vous méritez de vous sentir bien, dans votre tête comme dans votre corps. Ménopause ne rime pas avec fatalité, mais avec nouvel équilibre.